mercoledì 30 novembre 2011

Associazione per il Gemellaggio - Jumelage 20 mars 1979

20 Marzo 1979
Nasce l'Associazione per il Gemellaggio

(Illustrazione della copertina di Gianni Bersezio)




Le Conseil de l'EUROPE vient de donner une nou­velle impulsion à la construction européenne en adoptant une convention cadre « sur la coopération transfrontalière des collectivités territoriales ». Cette nouvelle convention de l'organisation des « 21 » vise à encourager et faciliter la conclusion d'accords entre régions et communes, de part et d'autre d'une frontière, dans les limites de leurs compétences. De tels accords pourront s'étendre entre autres au développement régional, la pro­tection de l'environnement, l'amélioration des in­frastructures et services publics, etc. allant même jusqu'à la création de syndicats ou d'associations de collectivités locales transfrontalières.
Pour tenir compte de la variété des systèmes juridiques et constitutionnels des vingt et un pays membres du Conseil de l'EUROPE, la convention offre toute une gamme d'accords modèles permet­tant aux collectivités locales et régionales ainsi qu'aux Etats de placer la coopération frontaliére dans le cadre qui leur convient le mieux. D'autre part, la convention prévoit que les Etats s'efforceront d'éliminer les difficultés de tout or­dres pouvant entraver la coopération transfronta­lière. Ils devront, en outre, accorder aux collecti­vités locales engagées dans une coopération inter­nationale, les même avantages auxquels elles auraient droit dans un contexte purement national.
Tout ceci pour vous dire que les Municipalités de Modane et de Bardonnèche se sont engagées sur la bonne voie en jumelant nos deux villes. Nous pourrons enfin se voir concrétiser favorablement les différents projets du Comité de jumelage. Je pense au service de cars, transports en commun reliant nos deux Communes par le Tunnel Alpin de Fréjus; je pense à l'échange de programmes des chaines de télévision Française et Italienne, permettant un échange cultutel plus profond entre nos deux communautés; je pense à l'utilisation des moyens sociaux et sportifs, la piscine de Modane, la bibliothèque de Bardonecchia; je pense à l'uti­lisation du Centre de secours du corps de sapeurs pompiers de Modane, à l'hélicoptère de la Gen­darmerie Nationale permettant des secours rapi­des, en ignorant les frontières et la nationalité de chacun. Voilà des exemples précis permettant une coopération transfrontalière des collectivités lo­cales.
Modane - Ville (Savoie) - La rue Principale.
Vieille Fontaine contruite en 1572
Avec cette nouvelle convention cadre, je serais heureux que Modane et Bardonecchia montrent l'exemple et puissent ainsi renforcer la prise de coscience européenne et que l'Europe ne demeure pas un mirage, mais une réalité, étape intermé­diaire qui mène à las paix mondiale. Vive le jumelage de Modane et de Bardonnèche.
Jean GAUTHIER
Maire de Modane

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La facilità di comunicare nelle forme più diverse e complete, rende oggi, ormai, a noi « vicine » tutte le parti del mondo, almeno fino a quando l'impiego delle conquiste della tecnica non sia limitato dalle scelte politiche.
II processo di integrazione europea progredisce e si estende, anche se con difficoltà, ad un numero sempre maggiore di Nazioni e, soprattutto, diventa un concetto sempre più popolare, acquisito ormai per tutti.
Questi fatti, positivi di per sè, ci hanno portato a trascurare ed a considerare a volte banale, non necessario, o almeno poco stimolante il rapporto con i « vicini » nel senso più semplice e completo del termine.
Proprio nel momento in cui, spostandosi e comu­nicando con facilità, l'uomo si può accostare a po­polazioni lontane, può osservare usi e costumi ignorati sino a ieri, può saziare la sua sete di conoscenza, proprio in questo momento, per recu­perare energia e slancio, si sente forte il bisogno di una sosta in un'oasi in cui riposare e ritrovarsi, non tra gente sconosciuta, ma tra la propria gente, riscoprire il sapore della propria terra, il gusto di un'arte di vivere che fu caratteristica dei padri. Da ciò consegue un rifiorire di interessi per le tradizioni, i costumi, la storia della propria terra come il bisogno autentico di ritrovare le radici della pro­pria civiltà.
Questo fenomeno si muovè oggi con passo sicuro in quanto ne sono consapevoli e coinvolti l'intera Comunità ed i responsabili di essa. È questa la coscienza, semplicemente, che unita­mente agli apporti della acculturazione generale, sono indispensabili quelli di una civilizzazione più particolare e che, tanto la prima sarà ricca, con­creta, multiforme e viva quanto la seconda sarà riscoperta, potenziata per ciò che di positivo ha in sé come identità culturale anche modesta, ma irri­petibile, tipica, unica. Sono queste, a mio modesto parere, le condizioni estremamente positive che sono alla base della decisione delle Comunità di Modane e di Bardo­necchia di attuare un «gemellaggio ». È giusto che, altro fondamentale elemento cataliz­zatore sia il superamento fisico di una barriera attraverso il Traforo Stradale del Fréjus. Appare evidente che esistono tutte le ragioni per­ché un fatto, di solito affermazione abbastanza astratta di principi, seppure giusti e nobili, di fratel­lanza tra genti diverse, assuma nel nostro caso un significato molto più concreto di riavvicinamento tra Comunità che hanno radici e problemi comuni. Queste radici e questi problemi comuni porteranno certamente ad una forte integrazione culturale ed economica delle due Comunità con effetti che, è ben lecito prevedere, tenderanno a coinvolgere le realtà locali confinanti con Bardonecchia e Mo­dane.
Via Medail come era nel 1924
In questo modo ci si accorgerà che il nostro gemel­laggio sarà rinnovato affrontando, molte volte in­sieme, i piccoli e grandi fatti concreti della vita di tutti i giorni, ne sono certo, con la semplicità, la tenacia, la concretezza che è caratteristica comune delle nostre genti, al di qua e al di là del Fréjus.


Alessandro GIBELLO

Sindaco di Bardonecchia


 
POUROUOI  UN JUMELAGE MODANE BARDONECCHIA
 
L'idée d'un jumelage avec notre voisine Bardonec­chia, n'est pas née d'aujourd'huid. Déjà en 1960 le rapprochement des deux villes avait retenu l'at­tention de notre Conseiller Général Pierre Buisson, alors Maire de Modane.
Pourquoi un tel choix, compte tenu de la proximité des deux villes et des liens déjà existants de par la Gare Internationale de Modane? A ces deux raisons vient s'ajouter la réalisation d'un deuxième tunnel, avec des problèmes supplémentaires à résoudre en commun. Il était normal d'améliorer les relations actuelles, et pour cette raison des pourparlers s'engagèrent entre les deux Munici­palités. La première Assemblée Générale eut lieu le 20 Mars 1979, davant une nombreuse assistance, et les personnes suivantes ont été retenues pour former le Conseil d'Administration:
Mr. ABBA Emile
Mme ANCHLING Magdaleine
Mme ARNOFFI Anne
Mme BERNON Claire
Mr. CHINAL Sylvain
Mr. CORNIER Daniel
Mr. DECREAU Guy
Mr. DELY Henri
Mr. FAVET Fernand
Mr. FERRAND Claude
Mme GIRARD Christiane
Mr. GIRERD Laurent
Mr. HARDY Yves
Mme LATHOUD Andrée
Mme PIOSELLI Victorine
Mr. RODOLPHE Louis
Mr. VERNEY Louis
Mlle VIGNOUD Marguerite
Mr. VINCEDENT Jean Michel
Réuni à son tour en date du 29 Mars 1979, éléction sont donné les résultats suivants:
Modane (Savoie)
La premiere entrée du Tunnel du Montcenis
PRESIDENTS D'HONNEUR
Mr. Pierre BUISSON - Conseiller Générel
Mr. GAUTHIER Jean - Maire de Modane
BUREAU                            
President: Mr. ABBA Emile
Vice Pdt: Mme PIOSELLI Victorine
Vice Pdt: Mr. FERRAND Claude
Segretaire Gle: Mme ARNOFFI Anne
Segretaire adj: Mme GIRARD Christiane
Trésorier: Mr. CORNIER Daniel
Trésorier adj: Mme LATHOUD Andrée

CREATION DES COMMISSIONS
a)Organisation des cérémonies du jumelage
Mr. DELY
Mr. FAVET
Mr. CORNIER
Mr. RODOLPHE
Mr. GIRERD
Mlle VIGNOUD
b) Echanges sportifs
Mr. DECREAU Mr. CHINAL
Mr. HARDY
c) Echanges culturels et scolaires
Mme LATHOUD
Mme PIOSELLI
Mme GIRARD
Mme PLATINO
Mr. DECREAU
Mr. CHEMIN
d) Affaires sociales
Mme BERNON
Mme ANCHLING
Mr. VERNEY
Mr. FAVET
Mr. CHINAL
e) Transports
Mr. FERRAND
Mr. CHINAL
f) Tourisme et Hotellerie
Mr. GIRERD
Mr. HARDY
g) Environnement  
Mr. ABBA


COMMISSION DES RELATIONS PUBLIQUES
Mr. VERNEY
Mr. ABBA
Mr. FERRAND
Mme PIOSELLI
Mme GIRARD
Mr. DECREAU
Mr. ARNOFFI
Mr. VINCEDENT Jean
Mr. CHINAL
Mr. FENNOCCHIO



Cette Association régie par la loi du 1/7/1901 est parue au JOURNAL OFFICIEL n. 98 du 27/4/1979, donc légalement constituée.
Les céremonies du jumelage sont prévues à BAR­DONECCHIA les 14 et 15 JUIN 1980, à MODANE les 28 et 29 JUIN 1980. 

Ce jumelage étant l'affaire de toute la population, nous sommes certains qu'avec la collaboration de chacun, par les échan­ges scolaires, sportifs, culturels,etc., dialogues, de réaliser des lendemains solides et unis, dignes de nos ancêtres des vallées de l'Arc et de la Doria; ce jumelage étant le prolongement des deux tun­nels.
Emile ABBA
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IL GEMELLAGGIO TRA 
BARDONECCHIA E MODANE

Dalla realizzazione del Traforò stradale del Fréjus è nata l'idea del gemellaggio tra le due città confinanti di Bardonecchia e Modane.
Queste due comunità, che già tanti momenti di storia avevano vissuto assieme prima dell'apertura del Tunnel ferroviario, hanno voluto così rinsaldare i loro legami con un atto formale e solenne.
A questo scopo il Consiglio Municipale di Bardo­necchia con delibera di Giunta del 15 giugno 1979, n. 589, ha promosso la costituzione di un Comi­tato per il gemellaggio.
Detto Comitato sorto per realizzare il gemellaggio, attuandone gli scopi, è risultato così composto: Sig. Allemand Edoardo, Sig. Allizond Giuseppino, Dr. Ambrois Mario, Sig. Ambrois Sergio, Dr. Avato Maurizio, Cav. Banda Attilio, Magg. Belmondo Ser­gio, Sig. Bersezio Gianni, Cav. Bevilacqua Sergio, Sig.na Bizzarri Laura, Cav. Bompard Emilio, Dr. Bo­sticco Ferruccio, Dr. Cossardo Giuseppe, Rag. Di Vecchio Sergio, Avv. Durante Valerio, Sig. Fasciani Fernando, Sig. Ferrari Gian Franco, Sig. Ferrisi Salvatore, Sig. Follis Luigi, Ing. Ghersi Domenico, Ins. Grisa Pavese Noemi, Sig. Guiffre Serafino, Rag. Lacerenza Giuseppe, Sig. Lantelme Giovanni, Sig. Lantelme Giuseppe, Sig. Maggi Pietro, Prof. Ne­gri Marconcini Giovanna, Sig. Marra Gian Piero, Dr. Massara Paolo, Dr. Mattalia Roggero, Cav. Me­dail Emanuele, Sig. Medail Ferruccio, Sig. Nosenzo Lorenzo, Sig. Pettigiani Giorgio, Cav. Piacentini Roberto, Prof. Quarta Evelyne Gourlin, Sig. Quar­tara Ettore, Sig. Rey Lorenzo, Sig. Soldi Virgilio, Sig. Vachet Teresio, Sig. Vallory Alfonso, Geom. Valt Giacomo.
Il suddetto Comitato è stato poi integrato dalle seguenti persone, i cui nominativi sono stati indi­cati dalle Associazioni di categoria: Dr. Bava Pier Giorgio, Cav. Barrile Francesco, Geom. Bertetto Giovanni, Prof. Bonaiti Faure Clara, Sig. Di Martino Pasqualino, Sig. Romano Pietro, Sig. Viarengo Mario.
Si sono quindi dichiarati disponibili a far parte delle otto commissioni, cui sono state attribuiti compiti specifici nei vari settori i Sigg.: 
Prima commissione: dei trasporti, con particolare riguardo all'istituzione di un collegamento, a mezzo pulman, tra le due comunità: Sig. Allemand Edoardo, Sig. Marra Gian Piero.
Seconda commissione: culturale, per i rapporti scolastici in generale: Prof. Negri Marconcini Giovanna, Ing. Ghersi Domenico, Ins. Grisa Pavese Noemi.
Terza commissione: degli scambi turistici, per la maggior promozione e la migliore utilizzazione degli impianti recettivi esistenti nelle due comunità: Sig. Viarengo Mario, Sig. Sergio Ambrois. Quarta commissione: socio-etnografica per la rac­colta e conservazione delle tradizioni popolari, del folklore, della lingua: Sig. Bizzarri Laura, Sig. Sergio Ambrois, Geom. Bertetto Giovanni.
Quinta commissione: per le manifestazioni ricrea­tive ed agonistiche, estive ed invernali (in partico­lare sulla neve): Magg. Belmondo Sergio, Cav. Bar­rile Francesco, Prof. Bonaiti Faure Clara, Sig. Di Martino Pasqualino, Sig. Romano Piero, Sig. Soldi Virgilio.
Sesta commissione: per i problemi di pronto inter­vento in casi di incidenti, incendi, valanghe e cala­mità in generale: Dr. Paolo Massara, Dr. Bava Pier Giorgio, Cav. Bompard Emilio.
Settima commissione: per la difesa della flora, della fauna e dell'ambiente in generale, con parti­colare riferimento ai problemi della montagna: Sig. Pettigiani Giorgio, Sig.na Bizzarri Laura, Cava-lier Medail Emanuele.
Ottava commissione: per l'organizzazione ed il coordinamento delle manifestazioni popolari e celebrative nel quadro dei festeggiamenti per il gemel­laggio: Sig. Ambrois Sergio, Sig. Follis Luigi, Cava­lier Banda Attilio, Cav. Barrile Francesco, Geometra Bertetto Domenico, Sig. Nosenzo Lorenzo, Sig. Via­rengo Mario.
Dopo che è stata conferita la Presidenza Onoraria al Sindaco, Dr. Alessandro Gibello, si è proceduto alla costituzione dell'ufficio per il gemellaggio, che è risultato così eletto all'unanimità: Presidente Or. Mattalia Roggero, Segretario Generale Dr. Avato Maurizio, Tesoriere Dr. Ambrois Sergio, Vice teso­riere Prof. Bonaiti Faure Clara, Coordinatore Gene­rale Cav. Piacentini Roberto. Secondo le previsioni la cerimonia del gemellaggio avverrà domenica 15 Giugno a Bardonecchia e il successivo 29 Giugno a Modane.
  Bardonecchia nel 1870.
Cantieri al tempo del Traforo ferroviario


Siamo certi che l'iniziativa del gemellaggio. nella misura in cui aderirà ai problemi comuni delle due cittadinanze, avrà il confronto della concorde vo­lontà delle popolazioni.
E poiché il futuro che non conosciamo è fatto anche del presente che sappiamo costruire, ci auguriamo che questa celebrazione non si esaurisca nella manifestazione di quest'anno. Perciò non manchi in tutti la speranza che il tempo consolidi i progressi raggiunti, scoprendo sempre nuove finalità da perseguire nello spirito del Con­siglio dei Comuni d'Europa.
Roggero MATTALIA
 
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TEMOIGNAGE

Un jumelage suppose une action de jonction, de rapprochement. D'aptès le dictionnaire français, il s'agit le plus souvent d'une rencontre de deux villes établissant surtout entre elles des liens culturels. Dans le cadre de la mise en place de l'Europe, les jumelages ont été pensés pour faire que les Cités se connaissent, se fréquentement, arrivent à s'aimer, même celles déchirées parfois par les guerres. Entre Modane et Bardonèche, tout se trouve réuni pour un jumelage qui soit un véritable trait d'union.
J'ai le privilège d'avoir vécu un demi-siècle sur le sol modanais, en contacts quasi quotidiens avec les gens de Bardonnéche, une raison en quelque sorte pour moi, de porter aujourd'hui térmoignage. Un témoignage que je voudrais dans trois direc­tions différentes: le plan professionnel - le plan administratif ou civique - le plan du coeur. Employé dans une Maison de Commerce, puis à la S.N.C.F. dans la gare internationale j'ai passé le plus clair de mon existence en contracts avec ces gens qui chaque jour traversent le tunnel et vien­nent travailler à Modane. Ce sont les fonctionnaires des Douanes, des F.S., de la Police, des Postes, des Services vétérinaires et phytopatologique, aus­si bien que les particuliers employés dans les Maisons de Transit. Leurs problèmes étaient mes problèmes. Leurs habitudes déteignaient sur moi, au point que parfois je pensais en italien ou prenais à mon compte des expressions propres de la langue de Dante. Nous ne formions qu'une même famille, ce qui supposait franchise, simplicité, franc-parler, aussi même parfois disputes (oubliées sitôt qu'enga­gées). Mon cas n'est pas unique, c'est le cas de tous ceux qui animent le quartier de la gare à Modane et qui l'animeront demain, j'en suis per­suadé.
Modane - La Gare et le Fort du Replaton.
Depuis 1947, je suis Conseiller Municipal, Maire de Modane, Conseiller Général du Canton. Trente trois ans de cette vie publique m'ont fait affronter nom­breux problèmes administratifs qu'avaient à résou­dre les italiens de Modane, soit qu'ils habitent en France, soit qu'ils y viennent pour la journée. Dans ce domaine, j'ai eu à connaître de nombreux cas sociaux. A l'inverse, j'ai eu a prendre combien de fois contact avec les administrations ou les Servi­ces de Bardonèche, pour résoudre des problèmes posés à mes concitoyens ou à des français de connaissance qui s'adressaient à l'élu de la région frontière. Sur un plan plus sympathique, j'ai été invité à plusieurs manifestations à Bardonèche, comme le Maire de Bardonèche était invité à des cérémonies à Modane. Le jumelage était en marche. Je voudrais citer deux faits qui me paraissent très significatifs, en 1960. Alors que Joseph FONTA­NET, Ministre du Commerce Intérieur, inaugurait plusieurs réalisations modanaises, le Maire de Bar­donèche était à nos côtés. Avec le Ministre il dévoi­lait la plaque qui concrétisait la Place de l'Europe. Pour ma part, invité de Bardonèche, je dévoilais à quelque temps de là, la plaque italienne créant, devant la gare, également une Place de l'Europe. Au plan du coeur! Pourquoi se demanderont cer­tains? C'est bien simple. Européen convaincu dès la fin de la guerre, aux côtés de Robert SCHUMAN, de Conrad ADENAUER, d'Alcide DE GASPERI, j'ai eu l'occasion de prendre la parole très souvent sur le thème de l'Europe. J'ai toujours dit, répété même, que si certains contruisaient l'Europe économique, d'autres l'Europe politique, à Modane nous con­struisions l'Europe des coeurs. Je le disais et, sans prétentions aucune à la perfection, je mettais tout en oeuvre pour essayer de le réaliser. Les multi­ples et variés contacts dont j'ai parlé plus haut ne pouvaient faire autre chose que déboucher sur l'amitié, sur la fraternité. J'ai remarqué, au cours de ma petite expérience, que c'est un sentiment terri­blement contagieux. Lorsque je me trouve sur la Place Sommeiller ou dans l'enceinte de la gare, à Modane, les mouvements de sympathie fusent tout autant en italien qu'en français. Lorsque j'arpente la Place de l'Europe, la via Médail ou le vieux Bardo­nèche, je suis interpelé de droite ou de gauche. D'un côté ou de l'autre de la montagne, je me sens chez moi, ici encore c'est la même famille. Tout cela m'a fait dire, à qualqu'un qui me questionnait que parmi mes meilleurs amis (ceux que l'on met un peu au-dessus des autres), il y en avait autant en Italie qu'en France.
Voilà le témoignage que j'éprouve le besoin de por­ter, au moment où un Comité se préoccupe de jumeler réellement Modane et Bardonèche. Je sou­haite que ma modeste réaction ait, dans les deux villes, une résonnance suffisante pour faire que les coeurs vibrent à l'unisson, pour que les actions entreprises en différents domaines portent les germes d'une fraternité indéfectible, d'un printemps qui chante.
Pierre BUISSON
Conseiller Générel de la Savoie
Ancier Maire de Modane

Due Trafori: UNA REALTA', UNA SPERANZA

Cento e più anni or sono si compiva, con il traforo ferroviario dei Fréjus, un'opera che rappresentava il culmine storico di una vicenda umana e scien­tifica di grande respiro europeo.
Due popoli di comune origine e tradizione culturale stabilivano, con una realizzazione di grande inge­gneria, un legame duraturo che, superando la natu­rale barriera delle Alpi, Il rendeva materialmente più vicini e spiritualmente più affini.
Il traforo ferroviario del Fréjus fu salutato da tutti come uno strumento di progresso e di civiltà: e tale è stato e continua ad essere.
Le ragioni di questo successo vanno ricercate nella semplicità e razionalità del collegamento ferroviario che rende possibile un transito veloce e sicuro di viaggiatori e di merci.
Oggi le cifre del traffico commerciale sono elo­quenti: nel 1979 sono transitati, nei due sensi, circa 380.000 vagoni con un carico di 8.200.000 tonnel­late di merci.
Tale volume di traffico rappresenta il 25% dell'in­tero traffico che si svolge attraverso tutti i valichi ferroviari italiani e, per dire dell'importanza del tra­foro ferroviario del Frèjus, basti accennare che gli altri transiti sono quelli di Ventimiglia, Domodossola, Luino, Chiasso, Brennero, San Candido, Tarvisio, Villa Opicina, Gorizia, i quali, tutti insieme, rappre­sentano l'altro 75%.
Anche il transito di treni viaggiatori è notevole con oltre 7.000 treni transitati nei due sensi, nell'anno 1979 e 2.500 navetta per il trasporto di autovetture da turismo.
Sono dati che testimoniano di una grande attualità e validità dell'opera ultracentenaria nel contesto europeo.
Ma ci sembra importante sottolineare come il tra­foro del Frèjus sia anche e soprattutto un'opera che si è inserita perfettamente nel tessuto sociale e culturale delle due comunità del Piemonte e della Savoia, creando occasioni di lavoro, di scambi eco­nomici e culturali, di incontri e di confronti: oggi le popolazioni dell'uno e dell'altro versante vivono e godono in massima parte di questo traforo che, con gli immensi vantaggi apportati, ha trasformato il volto delle loro valli.
E questa è una realtà.
* * *
Cento e dieci anni dopo il primo, un altro traforo solca il ventre antico delle Alpi: il traforo autostra­dale del Frèjus.
Un'opera altrettanto grande di ingegneria, un gioiel­lo di tecnologia. Ma quanto è diverso il mondo nel quale viene alla luce!
Profonde inquietudini a livello mondiale, insicurezza ed incertezza nel presente e nel futuro, preoccupa­zioni ecologiche: tutto concorre a rendere difficile l'accettazione di questo traforo quale strumento di progresso e di civiltà.
L'estrema complessità del mondo economico e poli­tico d'oggi non ha finora consentito che il traforo autostradale del Frèjus nascesse integrato in modo razionale nel tessuto sociale delle comunità che unisce.
I timori che gli aspetti negativi di questa via di comunicazione possano superare quelli positivi so­no forti e radicati: oggi non è più epoca di facili entusiasmi e spesso il contingente prevale sulla visione storica degli avvenimenti. Questa grossa incognita negativa avrà il soprav­vento?
Oggi tutto fa pensare che il futuro del traforo, e delle comunità che lo ospitano, non sia, a breve termine, molto roseo.
Bardonecchia -Anno 1920
Stazione ferroviaria appena ultimata - L'elettrificazione
Ma abbiamo prima voluto accennare alla storia dell'altro traforo, quello ferroviario, perché in essa si trova, forse, la chiave del problema. Se l'operosità delle genti della Savoia e de! Pie­monte sarà, attorno a questa via di comunicazione, pari a quella che si è andata esplicando in un secolo di scambi ferroviari; se le soluzioni tecniche del traffico nelle due valli saranno le più razionali, concepite nel massimo rispetto della integrità del territorio e, sopratutto per la Valle di Susa, della sua prevalente vocazione turistica; se ai margini del traforo e delle vie di collegamento sorgeranno iniziative locali collegate ai traffici in modo organico e razionale;
se ogni decisione delle Autorità politiche scatu­rirà dalla partecipazione e collaborazione delle comunità locali;
se...
Se tutti questi « se » si evolveranno nel segno della razionalità e del buon senso, siamo certi che anche il traforo autostradale del Frèjus potrà, in un futuro non lontano, divenire un grande tramite di benes­sere e di cultura, un vincolo di unione fra due popoli fratelli, una ragione di vita per i nostri figli, e tante cose ancora.
E questa è una speranza.
Bruno BARBAGALLO

A la rencontre de Modane
Peut-être ancienne capitale des médulles, pre­miers habitants de la Maurienne? Dominée successivement par les romains, les burgondes, les mérovingiens, les carolingiens, notre cité de Moda­ne a une histoire bien imprécise, au point que même l'origine de son nom est encore controversée. Faute de documents, nous ne pouvons qu'imaginer ce que fût la vie de nos lointains ancêtres, de la préhistoire à l'avènement de la maison de Savoie. Dès le XI siècle, les documents sont plus nom­breux, facilitant la tâche de l'historien, bien que l'interprétation de ces textes ne soit pas toujours chose aisée.
C'est bien modestement, consciente des impréci­sions que comporte un aussi court récit, que je vous convie à un voyage dans l'histoire, à la rencon­tre d'un passé qui intéresse les anciens modanais mais aussi, ceux que le hasard ou le travail ont con­duit à vivre dans un lieu que nous aimons. Aujourd'hui encore, des femmes et des hommes profondement attachés à notre ville continuent à déchiffrer les archives, une équipe dynamique ani­mée par Mr. Chemin recherche des vestiges de notre passé; souhaitons que tous ces efforts réunis nous permettrons dans un proche avenir de mieux connaître ceux qui vécurent sur notre terre ingrate mais attachante.
Pour les premiers hommes s'installant dans notre vallée, quelques millénaires avant notre ère, le site de Modane n'avait rien d'accueillant: torents dé­vastateurs, marécages... Aussi choisirentils, pen­se-t-on, le site d'Amodon comme premier lieu d'éta­blissement. C'est ensuite que quelques familles plus hardies ou poussées par la nécessité de trouver de nouvelles terres à cultiver descendirent dans la vallée et se fixèrent sur les hauteurs de Loutraz et du Pâquier. La découverte en 1857 dans une carrière de Loutraz d'un « abri sous ro­che », sorte de grotte contenant des couteaux de silex et des restes de feu témoigne d'une présence humaine antérieure à notre connaissance histori­que; ces premiers habitants, chasseurs, puis peu à peu cultivateurs, éleveurs, et apiculteurs ont laissé peu de traces connues à ce jour; aussi, est-il bien difficile de déterminer l'importance de cette occu­pation préhistorique.
Il est possible qu'à l'epoque de la domination ro­maine, le site de Modane ait connu une certaine importance. En effet, les travaux de terrassement éxécutés en 1869 lors de la construction de la gare et de la voie ferrée firent découvrir de nombreux objets: poteries, meules, outils, armes... datant de cette époque. La légende voudrait qu'une ville ro­maine ait été dévastée à la suite de la rupture d'un barrage naturel retenant une importante masse d'eau à la hauteur de Fontaine froide et de l'Arron­daz; le terme « ville » est sans doute excessif car il ne semble pas que les romains aient établi d'im­portantes colonies en Maurienne d'autant que la route qui la traversait était pour eux d'importance secondaire.
Tous au long de l'histoire, jusqu'à la fin du 19° siècle, Modane est resté un modeste village rural dont nous ne savons que peu de choses. Les Burgondes et les Francs n'ont semble-t'il pas laissé de traces; même, le premier nom de notre cité est incertain; s'agit-il de « Missiotanum » cité en 739 dans le testament du patrice Abbon, gouverneur de la région au nom du roi des Francs? rien n'est moins sûr. Si, par contre nous savons qu'elle s'est appellée successivement de 1025 à 1720: Amal­dana, Amodana, Amaudane, Amoudane, Amoudana, Amodane, pour devenir Modane en 1738, l'étymo­logie en est toujours controversée per les histo­riens: est-ce à l'origine le nom d'un personnage?, un impôt que payaient ses habitants?, un nom donné à un bourg libre?, signifie-t'il l'attachement de sa population à Notre-Dame vénérée au Char­maix?, dérive-t'il du latin « ad montana » au pied des montages?...
Le saurat'on jamais? Chef-lieu de la Mestralie (division administrative de la châtellenie de Maurienne) s'étendant du Freney à Bramans, Modane, sur un plan historique, semble n'avoir joué qu'un rôle modeste et effacé durant de nombreux siècles; de là à en déduire qu'il s'agit simplement d'un petit village sans intérêts, sans histoires, sans drames, serait faux. Ce que nous allons découvrir prouve tout le con­traire.
S'ils ont été de modestes acteurs du roman histo­rique, les habitants de Modane ont été les témoins privilégiés des grands évènements de leur temps. Vivant près de l'ancienne route du Mont-Cenis qui, jusqu'au début du 19` siècle passait par Saint­André et Amodon, nos ancêtres ont assisté au passage des Alpes par les armées les plus diverses, les personnages les plus illustres: Hannibal en 218 avant J.C.; des Papes et leur cour (Etienne II, Jean VIII, Pie VII); des rois, des empereurs et leurs armées (Pépin le Bref, Charlemagne, Charles le Chauve mort à Avrieux, Henri IV empereur du Saint Empire romain germanique se rendant à Canossa, Frédéric Barberousse, Philippe Auguste, François I, Henri II, Napoléon et sa grande armée à plusieurs reprises (ce dernier aurait même couché à Modane en 1805) et combien de princes, de maréchaux, de généraux, d'artistes, de peintres, d'écrivains... Il s'agit là de la facette glorieuse de notre histoire mais ce n'est pas la seule; l'histoire de Modane est aussi celle de quelques familles enracinées à leur terre, elle est faite de travail, de joies, de peines, de souffrances, de drames, de catastrophes... La vie ici n'a pas du être facile.
Imaginons le courage qu'ont eu ces femmes et ces hommes qui se sont fixés ici il y a des siècles, voire des millénaires, près d'un torrent capricieux, dans une plaine couverte de marais, sur un sol ingrat et pierreux, difficile à défricher, sous un climat rude rendant aléatoire les semailles et incertaines les récoltes; et pourtant nous savons que depuis les temps les plus anciens le site de Modane por­tait des cultures de seigle, de blé et d'orge, que les pâturages de Polset et d'Arrondaz étaient pacagés, que l'on faisait les foins au Charmaix. La nourri­ture constituée de viandes salées, de céréales et de laitage permettait à une collectivité laborieuse d'y vivre aussi bien qu'ailleurs quand aucune catastro­phe ne s'abattait sur elle; ce qui était hélas fré­quent:
Le paludisme sévissait de façon endémique; de nombreuses épidémies de peste décimaient régu­liérement la population; outre la terrible épidémie de peste noire qui atteignit toute l'Europe en 1348, on dénombre au moins 7 épidémies importantes en Maurienne aux 15° - 16' - 17° siècles. Celle de 1629-1630 fut la cause à Modane de 466 décès sur 962 habitants; c'est dire l'importance de ce fléau.
A ces malheurs, il faut ajouter: les guerres, les pillages, les rapines et sévices organisés par les armées de passage, les cataclysmes naturels. Citons comme exemple: les incursions sarrazinnes­semant ruine et destruction dans les années 950 - 973, le déluge de Modane en 1469, les inondations de 1865 - 1906 - 1921 - 1957, les famines innom­brables dues aux années trop froides, trop sèches ou trop pluvieuses (sur une période de 70 ans, de 970 à 1040, on en compte 48).
En dépit de tout, Modane a traversé les siècles, petit village de paysans-pasteurs, de commerçants, d'artisants, de contrabandieus; descendants des medulles, des burgondes, des francs, des déser­teurs ou des écloppés des armées, de voyageurs épuisés qui se sont arrêtés là; sa population a souffert, lutté, pris racine, aimé ce lieu ingrat qui devait finalement prendre au XIX siècle une bril­lante revanche sur l'histoire.
En un siècle, peu à peu, le village de Modane se transforme en ville; les paysans deviennent Gom­mer aubergistes, artisans. La nouvelle route du Mont-Cenis contruite entre 1804 - 1806 sur ordres de Napoléon, et passant cette fois dans la cité, accroit sa vocation commerçante.
Puis ce sera le passage en 1868 de la ligne de chemin de fer Fell reliant St-Michel de Maurienne à Suze par le Mont-Cenis. Et enfin le 17 septembre 1871 l'inau­guration du tunnel ferroviaire du Fréjus, fruit des études d'un fils de Bardonnèche: Joseph François Médail; cette extraordinaire réalisation scelle défi­nitivement le destin de Modane, devenue une des villes frontières les plus importantes d'Europe. En quelques années sa population s'accroit rapide­ment (passant de 1217 habitants en 1861 à 2572 en 1886).
Des villages voisins, nombreux viennent travailler dans les nouvelles maisons de commerce, les rize­ries, les chemins de fer, les administrations. L'armée installe une garnison dans les nouvelles casernes construites en 1905.
Modane-Ville- La fontaine
L'ouverture du tunnel ferroviaire du Fréjus intensi­fie également les relations entre les deux villes voisines de part et d'autre des Alpes: MODANE et BARDONNECHE.
Nous savons que depuis toujours il y a eu des échanges entre les deux cités: migrations humai­nes, commerce de produits divers et surtout de bestiaux, rencontre traditionnelle à l'occasion du pélerinage du Charmaix le 8 septembre... Les cols du Fréjus, de la roue et de Vallée étroite n'étaient pas trop difficiles à franchir et nous savons que les habitants de nos deux bourgades qui furent parfois adversaires, n'hésitèrent pas à les emprunter pour se livrez chez le voisin à de nombreuses razzias. La percée des Alpes rendant les communications plus faciles et surtout plus rapides a encore aug­menté l'importance de ces relations, permis une meilleure connaissance des hommes et le dévelop­pement d'une sincère amitié réciproche. L'ouverture du tunnel routier et le jumelage de nos deux cités ne peuvent que contribuer au renforce­ment de nos amicales relations, rendant encore plus vrais les propos tenus par le ministre Lefranc lors de l'inauguration du tunnel ferroviaire:
« Le résultat du percement des Alpes est plus grand que le projet; le fruit est plus beau que la fleur, il est plus que l'arbre».
Christiane GIRARD
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BARDONECCHIA: Cenni Storici

Bardonecchia è denominata «Bardisca» nel di­ploma dell'imperatore Ottone III (anno 1001) e «Bardonisca» nel Chronic Novaliciense (anno 1050).
Chiamata pure « luogo dei canto » dall'erudito Jaco­po Durandi, Bardonecchia deriverebbe il suo nome dal fatto di essere stata in tempi remoti la sede di un collegio di «Bardi » o cantori, istituzione po­litico-religiosa delle popolazioni celtiche. La conca di Bardonecchia fu un tempo occupata da un lago, alimentato dai torrenti alpini. Le prime notizie storiche risalgono all'anno 50 a.C. quando la Valle di Susa fu percorsa dalle legioni romane di Giulio Cesare, lanciate alla conquista della Gallia. Le diverse tribù della valle costituivano il regno di Donno, che aveva la sua capitale in Susa. Suo figlio Cozio fu un fedele alleato dei Romani e nell'anno 9 a.C. fece innalzare a Susa, in onore di Augusto, un arco di trionfo, sul frontone del quale furono incisi i nomi delle tribù del suo piccolo regno alpino. Fra questi nomi troviamo i « Belaci », che abitavano la valle di Bardonecchia. Successivamente l'invasione dei Franchi fece spa­rire le popolazioni autoctone come entità indipen­denti, ed unificò le due vallate della Dora e del­l'Arc. Carlomagno, con diplomi dell'anno 773 e 779, fece donazione della valle di Bardonecchia, con il suo castello, alla celebre abbazia di Novalesa. Nel 906 la valle di Bardonecchia fu anch'essa invasa dai Saraceni. Attorno all'anno 1000 i Saraceni furono cacciati e troviamo installata a Bardonecchia la nobile famiglia dei visconti « de Bardonnèche ». Il primo è un Witbaldo che visse all'inizio dell'11 secolo.
Mentre nella nostra piccola valle la vita patriarcale scorreva tranquilla, i Delfini di Vienne allargavano sempre più le loro dominazioni. Nonostante fossero chiusi nella loro vallata, i signori « de Bardonnè­che >, furono costretti a riconoscere la sovranità dei Delfini.
Lo stemma della famiglia « de Bardonnèche », oggi quello del Comune, è un intreccio di sbarre unite con chiodi d'oro.
Con la fine della dominazione feudale i nostri vil­laggi divennero liberi comuni ed adottarono i sistemi amministrativi e di governo propri dei Delfinato. Nel XVIII secolo, durante la guerra di successione al trono di Spagna, Vittorio Amedeo Il di Savoia superò il colle della Rho, con la sua armata e gli alleati. Dopo le alterne vicende della guerra, il Trattato di Utrecht, nel 1713, restituì Bardonecchia e l'alta valle di Susa al Piemonte. Nel 1794 l'esercito rivoluzionario francese scendeva in Italia ed il generale la Vallette occupava il Monginevro, mentre altre formazioni scendevano dai colli della Rho, del Frejus, della Pelouse e convergevano su Bardo­necchia, dove facevano il loro ingresso vittorioso, incendiando i depositi dell'armata austro - piemon­tese.
Napoleone consoliderà queste conquiste e la nostra valle seguirà prima le vicissitudini della repubblica e poi dell'impero, per ritornare definitivamente al Regno di Sardegna nel 1815.

Environs de Modane - N. D. du Charmaix
Il 1800 fu per la nostra vallata il secolo dell'aper­tura della galleria ferroviaria del Fréjus, che doveva schiudere a questa appartata regione italiana un nuovo avvenire. Nel 1841 un abitante di Bardo­necchia, Giuseppe Francesco Médail presentò al re Carlo Alberto il primo progetto per una galleria ferroviaria sotto il Fréjus. L'opera, gigantesca per le possibilità tecnologiche dell'epoca, sarà iniziata nel 1857 ed inaugurata nel 1871.
Questa linea ferroviaria internazionale mise così fine al secolare isolamento della nostra vallata e vi portò una nuova vita.
L'abitato si estese, ed a poco a poco sorse un nuovo insediamento, il « Borgonuovo » assieme ai primi alberghi, e la nostra conca si affermò come centro di villeggiatura.
Nel 1908 venne fondato lo « Ski-Club Bardonec­chia » e, conseguentemente alla diffusione di que­sto sport, Bardonecchia divenne una stazione di sport invernali di grande importanza. Dopo la seconda guerra mondiale Bardonecchia non ha conosciuto soste, e così da villaggio di montagna di una volta è ora una graziosa piccola città.
Ma questa è storia attuale, cioè una pagina ancora aperta davanti a tutti coloro che conoscono ed amano la nostra ridente conca.
D. Paolo Dl PASCALE
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Au delà d'un jumelage,
deux communes une seule communauté

Habituellement les jumelages se réalisent entre villes éloignées ce qui présente l'intéret de la décou­verte d'autres horizons en même temps que d'autres mentalités que d'autre modes de penser et d'agir. Cependant chaque fois la distance qui sépare les partenaires contrarie les échanges et, dans la plus­part des cas les villes jumelles doivent limiter leurs ambitions au déplacement annuel d'une délégation. Bien entendu, au fil des rencontres les liens se tissent et se consolident toutefois l'espacement des rencontres interdit toute vie sociale commune. Bardonnèche et Modane, bien que séparées depuis toujours par une barrière montagneuse et depuis un peu plus d'un siècle par une frontière, n'ont jamais cessé d'entretenir des relations facilitées malgré les obstacles politiques et naturels par la proximité géographique, la tradition des pélerina­ges au Thabor ou à N.D. du Charmaix pratiqués depuis les époques les plus reculées en restent un vivant témoignage.
Ces relations se sont brusquement amplifiées et transformées lorsque le tunnel ferroviaire est venu créer un lien nouveau entre les deux communes non seulement par les facilités de communication qu'il offrait mais surtout par le travail ne commun imposé par les besoins du transit international. C'est ainsi qu'une nombreuse population italienne est venue travailler à Modane, certains s'y installant tandis que d'autres préferaient traverser quotidien­nement le tunnel pour continuer de vivre à Bar­donnèche.
Une nouvelle étape dans le rapprochement des deux communes est sur le point d'être franchie avec la mise en service du tunnel routier qui va procu­rer une souplesse incomparablement plus grande aux communications entre les deux cités puisque désormais les passages sous le Frejus échapperont au rythme des horaires du chemin de fer et pour­ront se pratiquer à tout moment et à la conve­nance de chacun.
Non seulement l'obstacle naturel s'attenue mais l'appartenance des deux communes à des nations qui ont décidé de lier leur sort au sein de la Communauté Européenne rend moins sensible l'ob­stacle administratif qui subsiste. Ainsi, peu à peu se réalisent les conditions nécessaires à l'éclosion d'une véritable vie sociale commune. Le jumellage peut et doit être le moyen de la susci­ter: en organisant des manifestations de diverse nature, en facilitant la participation des deux popu­lations aux activités se déroulant dans l'une ou l'autre commune, en prenant des initiatives propres à rapprocher ceux dont les centres d'interêt sont les mêmes pour leur faire pratiquer ensemble leur activité préférée.
De plus la proximité des deux communes doit per­mettre le développement entre les populations de liens de solidarieté se concrétisant par une assi­stance mutuelle en cas de sinistre ou même en cas de simples difficultés. Enfin, par leur situation symetrique aux extremités de l'un des plus impor­tants passage alpin, les cités jumelles vont se trouver confrontées aux mêmes problèmes dont la solution sera d'autant plus satisfaisante que leurs municipalités sauront instaurer entre elles une large concentration et s'épauler mutuellement.

1877 - Col du Fréjus (2551m) Frontière Franco-Italienne
En créant entre leur population des liens perma­nents au niveau du travail, de la culture, des loisirs, en mettant respectivement les équipemens de cha­cune à la disposition de tous, en instaurant une étroite collaboration entre leurs édiles, les commu­nes de Modane et de Bardonnèche peuvent créer un modéle original de coopération qui déborde largement le cadre habituel des liens de jumelage.
La géographie offre à nos deux communes la chan­ce de pouvoir établir entre elles des relations privi­légiées, leur jumelage est l'occasion de faire éclore ces virtualités, à elles c'est-à-dire à leurs élus, à leurs comités de jumelage, à leurs associations, à leurs populations enfin de développer, de conso­lider, d'entretenir ce modèle de liens originaux fondés sur la conscience des deux populations d'appartenir, malgré la frontière qui les divise, à une même communauté.
C. FERRAND
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SAXA MINANTIA CAELO

È la seconda volta, negli ultimi due secoli, che la storia della civiltà degli uomini in pace chiama all'appello Modane e Bardonecchia.
E sempre là, nello stesso punto e per lo stesso motivo, sotto l'ombra austera e paterna del prota­gonista: il Fréjus, monte affascinante e segnato dal destino.
Cominciò un oscuro valligiano, francesco Médail da Bardonecchia, reo di essere geniale e doganiere. Il montanaro, fiero ed assiduo pellegrino sulle imper­vie balze e gli scoscesi pendii dell'irto monte, pensò con la mente e accarezzò con gli occhi una favola incredibile, tutta sul gigante bianco di neve e pieno di sole.
Il Gabelliere, aduso alla fantasia dell'intelligenza, che era stanco di passargli di sopra e solo quando fiorivano i narcisi, ebbe una gran voglia di passargli dentro e, con la promessa di un trenino ancora a vapore, le aquile gli furono messaggere. L'idea piacque al gigante che si lasciò convincere al punto che non disse di no alle cariche, che esplo­devano perfino di notte e gli rompevano il sonno leggero delle vette.
Quegli omini affaticati, che venivano anche dal Sud ed erano pure forti come lui e gli brulicavano den­tro come formiche, gli fecero tenerezza e compa­gnia: li sentiva figli delle sue viscere di terra dura ma ospitale.
E così gli aprirono un buco grande e lungo, che era una vena di vita e lui si compiacque con i suoi vicini e le stelle.
Sentì come un fremito che non finiva: era la prima luce che gli illumunava le tenebre dei suoi millenni e il greve mormorio del suo giocattolo, che gli schizzava di sotto, lo rapiva.
Infinite schiere di piccoli provocatori come il doga­niere, cominciarono a ronzargli dentro, a tutte le ore, di giorno e di notte, senza posa. Non si stupì: capiva che la storia, il progresso, la civiltà non si odiano e che le montagne, talvolta, sono chiamate a dire di sì. Gli anni passarono, mentre nel suo maestoso grem­bo scorreva la vita ed il sole, come sempre, era grande ed era suo.
  Bardonecchia - anno 1939
  Primo impianto di risalita - Slittovia del Colomion
Si affezionò al giocattolo che lo allietava con il suo pif-pif, rendendogli l'animo felice. Mentre gli anni facevano la ruggine, sentì che occor­reva trovare un amico per il suo trenino solitario, che amava come figlio. Ma non sapeva. Fu allora che un altro ornino che stava in basso, quasi sotto i suoi piedi, ed amava come pochi il suo Paese, ebbe un'altra idea geniale e ne parlò a tutti, che gli erano amici.
Il Cavaliere Mauro Amprimo, che oggi riposa nel sonno dei giusti, si avvicinò a lui con rito antico, sussurrando con amore devoto. E lui, che in fondo in fondo era curioso senza nem­meno saperlo, non pensò al dolore di una seconda ferita e disse ancora di sì. II miracolo si ripeté. II trenino ebbe, come sorelle, tante macchinine belle e multicolori. E tutte, frivole ma leggiadre, fecero subito amici­zia con il trenino che intanto aveva imparato a non sbuffare più.
Quel giorno c'erano tutti: il grande cuore era con loro. E i giocattoli, diventati un fiume entro i suoi due grandi occhi blu, gareggiarono nel vento come saette.
A tutti disse: arvéi Mandia, arvéi Bullon, come sem­pre faceva con i suoi vecchi amici nelle giornate del pascolo e del fieno.
Maurizio AVATO
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Il colle della Rho e la sua lanterna



Il traforo autostradale del Frejus è oramai una realtà: segue dopo più di cento anni quello ferroviario dovuto alla intuizione di Francesco Médail, che aveva previsto la necessità di un collegamento rapido tra i due versanti delle Alpi. Fino alla realiz­zazione del primo traforo, le comunicazioni erano sempre state lente e a volte pericolose e diffi­cili. A tale proposito da un articolo pubblicato nel 1883 dalla Rivista Alpina Italiana - periodico del C.A.I. - veniamo a conoscenza di una usanza assai interessante e che ci circonda in particolare una lanterna esposta nel piccolo museo etnografico di Bardonecchia.
È noto che fino dall'antichità il Colle della Rho è sempre stata via di comunicazione assai frequen­tata: cittadini e militari ne hanno percorsi i versanti anche nelle stagioni meno favorevoli per la relativa facilità dei pendii, meno erti nel versante sud di quelli del vicino colle del Frejus e di più facile accesso rispetto a quelli di Valle Stretta, della Pelouse e d'Etiache. Queste considerazioni avvalo­rano perciò l'importanza storica del Colle della Rho, ritenuto quindi come l'unica possibilità di comuni­cazione a tutti i livelli fra la conca di Bardonecchia e la valle di Modane.

Premesso tutto questo, ritorniamo alla usanza lo­cale da pochi ancora ricordata e all'articolo del noto alpinista Giuseppe Piolti del C.A.I. di Torino, che recita: 
«In compagnia della guida Francesco Fazy partiti da Bardonecchia il mattino del 15 luglio 1882 alle ore 4,45 ant., dirigendomi verso il Colle della Rho. Seguiamo la strada mulattiera, un tempo frequentatissima, ma ora deserta, percorsa solo da qualche alpinista, dalle guardie doganali e da qual­che contrabbandiere (...). Alla nostra sinistra ed in basso scorre la Rho, che fu già la rovina di una parte di Bardonecchia (...). Alle 5,45 arriviamo ai casolari o grangie della Rho, dove Fazy mi fa notare una vecchia casa in legno sporgente più di tutte sul vallone e che un tempo era una cappella dedi­cata a S. Margherita, dove alla notte rimaneva acceso un lume, cui vegliava un uomo apposita­mente pagato: quel lume serviva di faro a coloro che transitavano il colle, poiché non lungi da questo, alla Tourettes v'è una croce, dalla quale si doveva scorgere di notte il fuoco sacro della pseudo-vestale suddetta.(...) Le Grangie della Rho sono abitate da una sola famiglia durante l'inverno; gli altri alpinisti nella cat­tiva stagione scendono al basso (...). Dalla Rho si cammina sopra un bel sentiero quasi piano fino a Notre Dame du Mont Serrat: poscia arriviamo ai Pra au dessus des Pies (...).
Giungesi in seguito al Piano della Baracca, dove dicesi che un tempo vi fosse una capanna in legno che serviva da albergo o meglio di rifugio ai viandanti. Si continua a salire e, passando pel Plan du Molinet, alle 7,45 siamo alle Tourettes, dove dissi esservi una croce, dalla quale si scorgeva di notte il lume della Cappella di S. Margherita, alle Grangie della Rho (...). Per la rampa del Perdone, lasciamo alla nostra sinistra il piano chiamato Clo des Morts, giungiamo finalmente sul Colle della Rho, alla croce del confine, alle 8,40 ant. avendo così impiegato 4 ore di cammino, com­prese le fermate Questo il racconto dell'alpinista Piolti, che quasi in secolo fa percorreva in compagnia della guida Fazy la mulattiera tuttora esistente. Dal lungo cammino a piedi attraverso il Colle della Rho, molta strada è stata percorsa per giungere al presente. Rimane nel ricordo la lanterna accesa delle Grangie della Rho, quale simbolo di fraternità fra le due popola­zioni che in ogni tempo hanno sempre avuto con­tatti commerciali, culturali, umani e religiosi.
Laura BIZZARRI
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Bardonecchia, 15 Giugno 1980
Per la comprensione
tra i popoli
nellp spirito della CEE



Modane, 29 Juin 1980
Pour la compréhension
entre les peuples dans
l'esprit de la CEE