BARDONECCHIA
De l’autre côté du Fréjus, le confinement est respecté
Luisa MALETTO
La Garde des finances, une des multiples forces de police italiennes, veille à l’entrée de la ville. |
Il y a déjà
un mois que le gouvernement italien a décidé le confinement. Au début, il était prévu jusqu’au 3 avril, puis il a été repoussé jusqu’au 14, et maintenant
jusqu’au 3 mai. Cette longue attente est inconfortable pour toute la population, même si tous savent que c’est pour protéger la
santé de chacun.
Il y aurait
tant de raison de s’en affranchir,
d’abord par besoin de liberté. Pour les commerces (habillement, restauration, bars, cinéma, etc.), les dommages sont
immenses, d’autant que tous espéraient de bonnes vacances de Pâques. Ce
week-end de Pâques (jusqu’à ce lundi soir), les supermarchés sont même fermés, sur ordre du président de la Région Piémont,
Alberto Cirio.
« Bardonecchia est une localité touristique »,
reconnaît le chef local de la
police nationale, « mais l’arrivée de propriétaires de résidences
secondaires, depuis leurs grands centres urbains, aurait constitué un grand
risque de contagion. » Donc, des contrôles ont
été mis en place sur les accès routiers. « Nous collaborons très bien avec les autres forces de l’ordre, et avec la
police française », souligne l’officier.
« Au
diffuseur de l’autoroute,
les agents de la Garde des finances (NDLR : la police douanière italienne)
et des carabiniers se relaient. Nous,
nous sommes présents sur la route nationale,
et aux arrivées des trains en provenance de Turin, qui sont moins fréquents qu’en temps ordinaire. La
police municipale s’occupe de l’intérieur de la ville, l’armée contrôle l’entrée du tunnel ferroviaire.
La Sitaf (NDLR : société autoroutière
italienne du tunnel du Fréjus) nous donne
aussi la main, surtout la nuit, d’ailleurs le trafic au tunnel est quasi nul. ». Et de
plaisanter : « si quelqu’un arrive en ballon dirigeable,
nous n’avons pas la méthode pour l’arrêter ».
Selon les forces de l’ordre, les habitants de Bardonecchia réagissent bien, et ne
sortent guère que pour faire leurs courses et aller à la pharmacie. « La semaine dernière », poursuit
le chef de la police, « nous avons arrêté, en gare, des jeunes gens venus de
Grugliasco, équipés de raquettes à
neige, qui voulaient effectuer une randonnée en montagne.
» Il y a eu aussi une
personne qui s’est dirigée vers Jafferau dans la même intention, mais qui s’est blessée et a dû faire appel aux secours héliportés…
Jusqu’à maintenant, il n’y a eu, à Bardonecchia,
que six malades. Tous
sont rentrés chez eux, guéris.
À droite, la via Medail,
artère principale
et très
commerçante de
Bardonecchia,
totalement déserte.
Photo Le DL /L.M.