BARDONECCHIA
Colère après la fermeture subite des remontées
Il ne s’est
même pas passé une journée entre le moment où Bardonecchia était prêt à
l’ouverture
de ses remontées,
annoncée par le gouvernement pour le 15 février,
et celui où ils ont appris la décision inverse, avec tristesse et colère. En moins de douze heures le nouveau
ministre de la Santé, Roberto Speranza, a signé le décret reportant l’ouverture
au 5 mars. •
Sur les marches de l’église
Un énorme
mouvement de protestation s’est soulevé, se traduisant par une “flash mob”,
organisée en quelques heures par la commune, réunissant autour d’elles toute
l’économie de la montagne :
commerçants, moniteurs, exploitants des remontées, restaurateurs, hôteliers.
Les cloches
de l’église Saint-Hippolyte ont sonné, mises en marche par Don Franco, curé de la paroisse, toujours très proche des
problèmes de la communauté. Elles
ont lancé l’appel dans toute la ville, rassemblant sur la place de l’Église
plus de 300 personnes. Sur les marches improvisées en estrade se sont
rassemblés le maire Francesco Avato, l’administrateur délégué de la Colomion Nicola Bosticco, le président
du Consortium touristique et de la fédération des hôteliers Giorgio Montabone,
et le président de l’Union nationale
des communautés et collectivités de
montagne (Uncem) Marco Bussone.
À l’unisson, ils ont
exprimé leur dépit vis-à-vis d’une décision
jugée absurde, prise au dernier moment, « un manque de respect pour ceux qui
travaillent, notre activité n’est pas un
divertissement, c’est un travail au même titre que les autres ».
•
Quatrième report
« C’est la quatrième fois que nous voyons la date d’ouverture changer », rappelle
Nicola Bosticco, « ce fut le 20 décembre, puis le 7 janvier, puis le 18 janvier, et maintenant le
15 février. À chaque fois,
nous avons engagé de l’argent pour tout préparer.
Nous devons maintenant rembourser tous les
forfaits vendus samedi en ligne qui, en raison des restrictions sanitaires,
étaient en nombre limité. Nos saisonniers ne toucheront pas de salaire en mars, cela fait un
an maintenant ! »
« Les institutions centrales », estime le président de l’Uncem, « à Turin comme à Milan, doivent accomplir une démarche
institutionnelle décisive, déterminante. Aujourd’hui, une fracture est ouverte,
il va falloir la combler ».
En signe de
solidarité avec le monde de la neige, tous les commerces ont baissé le rideau
durant trente minutes.